Au cœur de l’océan Pacifique, Henderson Island est le lieu le plus exposé à la pollution plastique par mètre cube sur Terre. Ce territoire exceptionnel appartient aux Iles Pitcairn, seule possession britannique du Pacifique. Les plages de l’île renferment des millions de débris plastiques. Pourquoi ? Parce que cette île se situe au centre du gyre océanique du Pacifique Sud, un immense tourbillon qui circule dans l’océan…
Cet atoll isolé de 31km2 est inhabité par l’homme, bien que des découvertes archéologiques suggèrent qu’elle fut peuplée par une colonie polynésienne entre les 13ème et 15ème siècle. L’île Henderson est aujourd’hui recouverte d’une broussaille forestière haute de 5 à 10 mètres, mais Jared Diamond a suggéré qu’elle aurait pu avoir été jadis couverte de véritables forêts.
L’île abrite une cinquantaine d’espèces d’oiseaux, dont quatre endémiques. Elle fait partie de la liste du patrimoine mondial établie par l’UNESCO pour sa faune aviaire et sa singularité géologique. Ce territoire exceptionnel appartient aux Iles Pitcairn, seule possession britannique du Pacifique. C’est d’ailleurs la Royal Society for the Protection of Birds qui a recensé une moyenne de 671 objets en plastique par mètre carré sur son sol, ce qui en fait le territoire avec la densité de déchets plastiques la plus élevée du globe. Les côtes de l’île contiennent 37 à 40 millions de débris, soit près de 18 tonnes. Voir cet article du Monde.
En juin 2019, une immense opération de nettoyage a permis de retirer près de 6 tonnes de déchets des plages et des buissons. Mais en raison du gyre océanique, le gigantesque tourbillon de courants marins – celui du Pacifique sud étant le plus grand de la Terre, les déchets reviennent toujours plus forts et plus nombreux sur Henderson.
Le constat est simple. Tant que nous ne serons pas capable d’endiguer cette hémorragie à la source, ce joyau du Pacifique subira sans cesse les reflux des sachets, des gobelets et autre filets de pêche plastifiés qui tournoient dans l’océan. Voici une sélection d’organisations actives sur ce terrain, ong et organismes de recherche, dont Plastic Odyssey et Surfrider Foundation Europ.
Il est encore temps d’agir. Les consciences s’éveillent doucement mais sûrement, partout dans le monde. Bravo et merci à elles.
Le défi est immense, mais il est à notre portée. Un jour, cette île sera de nouveau immaculée.