Aux amoureux des îles, voici Bora Bora, la première née. Cette photo de l’espace laisse deviner sa beauté fatale.
Peut-on concilier tourisme international et préservation des écosystèmes fragiles ?
A 9h de ferry de Tahiti, celle qui prend le nom de «Vavau» dans les mythes polynésiens, est au cœur de l’océan Pacifique, au centre d’un triangle équidistant entre le Chili, le Japon et la Nouvelle Zélande.
Découverte par les premiers explorateurs polynésiens entre l’an 300 et 700 après J.-C, elle ne fut placée sur une carte européenne qu’en 1722 par le navigateur hollandais Jakob Roggeveen.
Il baptisa l’île Bora Bora, en déformant le terme polynésien « Popora », qui signifie « l’aînée ».
Ce lagon est aujourd’hui un territoire français de la Polynésie, 38km2, 10 000 résidents et 120 000 touristes par an. Au centre de l’île, les vestiges d’un volcan éteint forment deux sommets, le mont Pahia et le mont Otemanu, un piton spectaculaire haut de 727m.
Bora-Bora jouit d’un climat chaud toute l’année entre 22 °C et 30 °C, et l’eau du lagon évolue dans les mêmes amplitudes thermiques.
Depuis l’ouverture au tourisme dans les années 70, l’archipel connait la plus forte pression touristique du Pacifique avec 120 000 touristes par an.
Un aéroport. Des hôtels de luxe.
Le surtourisme et le changement climatique cumulent les menaces sur l’eau potable et le corail.
Pourtant, le volontarisme écologique est né très tôt à Bora Bora.
La commune est devenue un laboratoire de pratiques avant-gardistes, sous la houlette de son Maire depu.is 1989, Gaston Tong Sang. Le turquoise vire au vert
Certes, les coraux artificiels fleurissent pour émerveiller les touristes, mais l’îlot aurait pu sombrer sous le béton et la pollution. Or, les navires de plus de 1 000 passagers sont interdits.
L’assainissement de l’eau potable est réalisé par deux stations d’épuration biologiques qui utilisent des filtres plantés de roseaux.
Des campagnes de sensibilisation et une tarification au mètre cube ont poussé les hôteliers et la population à lutter de façon spectaculaire contre le gaspillage. Chaque cm3 d’eau est récupéré.
Tous les visiteurs de l’atoll sont sensibilisés aux initiatives de sauvegarde de la faune sauvage et de reconstitution des coraux.
Voir le documentaire sur Bora Bora dans le portail des outremer.
Pionnier de la transition, Bora Bora vise la quinte royale : zéro carbone, zéro déchet, zéro polluant agricole, zéro exclusion, zéro vulnérabilité.
Peut-on concilier tourisme international et préservation des écosystèmes fragiles?
L’avenir nous le dira.
Car Bora Bora est à l’image de la Terre toute entière :
un frêle archipel sous pression et aux ressources limitées.